Ce jeudi 09 octobre 2014, à l’occasion du Conseil de l’Union européenne traitant de l’asile et de l’immigration, des organisations de la société civile luxembourgeoise et le réseau européen des droits de l’Homme expriment leur préoccupation face aux drames qui se suivent et se répètent en Méditerranée et à la passivité politique de l’UE en la matière.

Vous pouvez lire ci dessous le message transmis à la présidence du Conseil de l’Union européenne et à la Commission européenne.

La Méditerranée concerne les 28 !

Faut- il, faut-il, faut-il …. ?

Faut-il expliquer à nouveau la situation dramatique des migrants et réfugiés en Méditerranée ?
Faut-il continuer à faire le décompte des naufragés dont la liste s’allonge de jour en jour ?
Faut-il encore que des drames plus effroyables secouent la conscience de l’opinion publique ?
Faut-il que les drames répétitifs ne soient plus des nouvelles dignes d’être relatées et disparaissent des médias,
comme la faim dans le monde ?
Faut-il que la priorité soit donnée à la protection de nos frontières de la forteresse Europe plutôt qu’ à la
protection des femmes, hommes et enfants migrants?
Faut-il rappeler que les murs et les barbelés n’ont jamais tenu, qu’ils ne font qu’augmenter les risques des
personnes et les tarifs des passeurs ?
Faut-il laisser des milliers de personnes souffrir et mourir à nos frontières ?

Peu de migrants quittent volontairement leur terre et leurs proches. Ce sont souvent des situations extrêmes,
inhumaines qui poussent les gens à quitter leurs demeures et risquer leur vie sur la Méditerranée où nombreux
sont ceux qui trouvent la mort. L’UE doit utiliser les moyens concrets dont elle dispose pour mettre fin à ces
situations inhumaines dont elle est complice.

Pour une politique cohérente et concertée prenant en considération les richesses produites par les migrants.

Nous ne cesserons de rappeler aux Ministres des Etats membres et à la Commission européenne réunis en ce 9
octobre 2014 en Conseil à Luxembourg
–notre Indignation,
–notre Colère,
–notre Impatience face au manque de stratégie et à l’accélération de cette situation dramatique.

Suivant l’article 2 de la Charte des Valeurs fondamentales de l’UE : « Toute personne a droit à la vie »
Nous sommes tous conscients de cette situation dramatique !
Dès lors il ne suffit plus que femmes et hommes politiques expriment à répétition leurs regrets, dénoncent les
passeurs, s’inclinent devant des centaines de cercueils, se désolent en choeur devant ces situations dramatiques!

Faut-il, faut-il, faut-il …. ?
Oui, il faut agir ! Maintenant !
Il faut agir dans de nombreux domaines !

– pour une politique d’immigration cohérente et concertée
– pour un partage des responsabilités dans l’accueil des réfugiés entre tous les Etats membres de l’UE selon des
critères clairs et équitables bien définis,
– pour l’affirmation des valeurs humanistes de l’UE et pour leur défense face à la montée des partis et des
groupes extrémistes,
– pour une politique de développement plus généreuse dans les pays d’origine des migrants !

Les politiques ont pour ambition d’améliorer les conditions de vie des citoyens de l’UE.
Faut-il pour autant mettre en place l’exclusion, des murs et des barbelés aux frontières de l’UE, des satellites
pour les surveiller ?
Faut-il mettre autant de vies en danger ?

La Méditerranée concerne les 28
Construisons des ponts, pas des murs !

Luxembourg, le 9 octobre 2014

ACAT
AEDH – Association Européenne pour la défense des Droits de l’Homme
ALOS – LDH
Amnesty International
ASTI
Caritas Luxembourg
CEFIS
CLAE
CPJPO