La citoyenneté s’inscrit dans une histoire que l’on peut faire remonter à l’antiquité grecque. Être citoyen, pour le dire rapidement, reste encore aujourd’hui attaché à un statut juridique, généralement celui de la nationalité, et est liée à des droits et des devoirs. Mais, indépendamment de ce statut juridique, nous pourrions plus largement dire que le citoyen est toute personne qui développe une conscience et une manière d’agir collectif, qui tente aussi de penser et de faire bouger les frontières de la démocratie. L’idée au coeur de cette conception est que les hommes d’une société peuvent, grâce à leur raison, délibérer, décider et construire ensemble leur avenir.
Face à l’impossibilité de réunir physiquement l’ensemble des citoyens, les élections, l’une des forme de citoyenneté, permettent d’élire des représentants à différents échelons, communaux, nationaux ou encore européens. Mais la citoyenneté fait aussi appel à l’existence, aux revendications et à l’action de la société civile, qui dans de nombreux pays a permis à de multiples personnes d’exercer leur liberté de manière plus directe : c’est historiquement grâce à l’action des syndicats, des chambres professionnelles et du mouvement associatif dans son ensemble que des personnes à l’image des travailleurs, des femmes ou encore des immigrés, ont pu pour la première fois de leur histoire faire entendre leur voix et préoccupations communes, revendiquer une égalité de droits, négocier un système de protection sociale, être reconnus comme de véritables acteurs
citoyens…
Loin d’être figée, la citoyenneté s’inscrit aujourd’hui dans de multiples formes qui échappent souvent aux représentations que nous avions pu construire précédemment. Au-delà des élections, de la militance dans un parti politique ou un syndicat, se développe de plus en plus directement un engagement sur le terrain.
